La Normandie est une « terre de jeu pour la recherche » dans la filière équine

filiere equine

Avec la mise en place d’un partenariat renforcé avec l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), le jeudi 13 juillet 2023 au siège de Saint-Contest, près de Caen (Calvados), Labéo, pôle public d’analyses et de recherche, va muscler ses activités dans le domaine de la santé et de la génétique équines.

Qu’est-ce que Labéo ?

À l’origine laboratoire Frank-Duncombe, créé à Caen (Calvados), dans les années 1980, Labéo est depuis 2014 un GIP (groupement d’intérêt public) regroupant les laboratoires d’analyses du Calvados, de la Manche, de l’Orne et de l’Eure. Avec 400 collaborateurs et 100 000 clients, il intervient aussi bien dans le domaine de la qualité de l’eau que de l’air.

Depuis 1998, Labéo c’est aussi un pôle de recherche, « dont la vocation est d’accompagner les filières, de la moule à l’abeille, du bovin à l’huître, et surtout du cheval », insiste son directeur général, Guillaume Fortier, vétérinaire de formation. Et en matière équine, Labéo est devenu une référence européenne, voire internationale.

Pourquoi l’accord-cadre signé avec l’Inrae constitue un tournant historique pour Labéo ?

Engagé en 2021, un partenariat renforcé vient d’aboutir avec la signature d’un accord-cadre, jeudi 13 juillet 2023, entre Labéo et l’Inrae (12 000 collaborateurs et 18 centres en France). « Cela signifie un accès réciproque sur nos thématiques », poursuit le directeur général.

La coopération va s’accentuer tout particulièrement sur des sujets innovants de santé et de génétiques équines. Avec ses chevaux de sport, de loisirs ou encore de course, « la Normandie est une terre de jeu pour la recherche », a résumé Guillaume Fortier, lors de la signature.

Pour l’Inrae, il s’agit d’un rapprochement « avec un laboratoire audacieux, et un premier pas vers l’université de Caen », a salué Hélène Lucas, directrice du centre Inrae Bretagne-Normandie. Car Labéo dispose de son unité de recherche, mais accueille aussi des membres de l’unité de recherches Biotargen de l’université de Caen et du Réseau d’épidémio-surveillance en santé équine (Respe).

Quelles recherches en cours à Labéo intéressent l’Inrae ?

Claire Rogel-Gaillard, directrice scientifique adjointe « agriculture » de l’Inrae, pointe notamment « les sujets émergents que sont les biomarqueurs ». Tel ce projet mené par Labéo sur l’asthme du cheval, « avec l’idée de développer rapidement un diagnostic de routine », explique le responsable de ce projet.

Des équipes de Labéo travaillent également sur des pathologies pouvant provenir de l’alimentation (« des éleveurs peuvent nous apporter leur fourrage pour que l’on détecte la présence d’éventuels éléments pathogènes »). Un projet porte également sur la recherche de substances dans des plantes pouvant entraîner des tests de dopage positifs.

Quels programmes communs pourraient être prochainement lancés ?

Directeur de recherches au centre Inrae de Jouy-en-Josas (Yvelines), Éric Barrey envisage d’ores et déjà des programmes visant à identifier des biomarqueurs chez les chevaux, permettant de détecter les capacités d’endurance, « ainsi que les myopathies, l’ostéochondrose, ou encore certaines tumeurs », du type mélanomes et sarcoïdes.

« Ce sont des pistes à creuser, notamment grâce aux milliers d’échantillons dont dispose Labéo. » Un autre projet porte sur la grippe équine, « avec la perspective de séquençage de virus permettant de mettre en évidence de nouveaux variants ». Des recherches communes susceptibles d’être menées dans les futurs locaux de Labéo à Saint-Contest, qui seront achevés en 2024.